A chaque destination inconnue, nous avons nos images, nos clichés pré-fabiqués.
On imagine la ville comme çà, les gens un peu pareil. On forme dans nos
têtes un petit puzzle à trous fait d’imagines glanées dans les journaux
télévisés, dans les reportages, dans les films, dans la peinture, dans les
livres. Je n’avais pour ma part point d’images du peintre Julio Pomar mais
plus des images filmiques de Manoel De Oliviera ou mieux de Lisbon Story de
Wim Wenders. Des images qui, je l’imaginais, collées avec cette ville, son
ambiance. Je ne m’étais trompé qu’en parti car Lisbonne a su garder son
charme malgré les années, malgré le tout effréné, malgré l’air du temps.
Contrairement à Paris qui tend vers une sorte de musée à ciel ouvert,
Lisbonne conserve un charmé suranné, pittoresque. Ici le temps passe lentement
mais laisse des traces durables, des rides, des plaies béantes. La belle jeune fille qu’elle
était n’est plus mais sait cultiver ces charmes souvent masqués qu’on découvre au
détour d’une petite rue, d’un quartier perché loin des sentiers balisés. S’y
perdre c’est encore le mieux afin que les beautés de la dame se révèlent à nos
yeux.
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